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L’une des questions clés identifiées dans les récents débats en terme de politique conjointe de développement et de sécurité est l’incidence de la violence transfrontalière et le manque actuel de mécanismes efficaces et permanents soutenus par les organisations internationales, les gouvernements et la société civile pour gérer le problème de la violence. L’objet de cette recherche est la région frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia. La violence prolongée qui affecte la région depuis de nombreuses années découle des conflits internes qui ont touché les deux pays à différentes époques, et qui ont eu des dynamiques et des implications régionales. L’ouest de la Côte d’Ivoire a servi de champ de bataille par procuration au cours de la première guerre civile libérienne (1989–1996), et la région est le berceau de la crise militaire et politique qui affecte la Côte d’Ivoire depuis 2002. Région inaccessible et oubliée, elle a servi de terrain d’entraînement et de base pour les groupes de rebelles et les forces de sécurité, et ce sont les populations locales qui ont dû porter le poids de l’insécurité. En 2012–13, la région a connu une résurgence de la violence transfrontalière liée à la crise électorale et politique de 2011 en Côte d’Ivoire. Certains accusent l’élite politique fidèle à l’ancien président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, qui est basée au Ghana, de financer les incursions militaires par les militants et les partenaires libériens dans l’ouest de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser la région. L’animosité entre différentes communautés et la capacité limitée des forces de sécurité à assurer la sécurité des personnes perpétuent la situation précaire.