Communities discuss peacebuilding at a workshop in Bangui, Central African Republic (c) Conciliation Resources

Historique du conflit en République centrafricaine

La République centrafricaine (RCA) détient une longue et turbulente histoire de conflits violents et d’instabilité politique. Depuis 2013, date à laquelle la dernière crise a éclaté, des efforts considérables ont été faits pour éviter que le pays ne sombre dans le conflit armé. 

En mars 2013, la Séléka, coalition armée rebelle, renverse le président d’alors François Bozizé. Des milices, baptisées les anti-balaka, et des groupes d’autodéfense, se créent en réaction à ce coup d’État. Les affrontements opposant la Séléka et les anti-balaka plongent alors la RCA dans un cycle de représailles sanglantes.

Désormais, divers groupes armés et seigneurs de guerre contrôlent de larges territoires. La fragilité de l’État dans l’Est et le Nord-est, ajoutée à l’incapacité des forces armées centrafricaines de protéger les populations civiles et de maintenir l’ordre, a fait le jeu des groupes rebelles, aggravant les conflits locaux et laissant les populations locales de plus en plus dans une situation de vulnérabilité et d’impuissance.

Par le passé, le rôle des populations locales dans la prévention et la résolution des conflits a été limité, favorisant de ce fait l’installation d’un climat de tensions intercommunautaires sur des motifs religieux et tribaux. Les jeunes, tout particulièrement, se sentent déconnectés des processus de paix locaux et nationaux. Un accès limité à des possibilités économiques, éducatives ou sociales suffisantes favorise leurs chances de s’engager dans des groupes armés. 

Négocier la paix

Les tentatives pour négocier la paix en République centrafricaine ont été nombreuses. En mai 2015, le forum de Bangui a rassemblé 600 participants des quatre coins du pays dans le cadre d’un long processus national de dialogue et de réconciliation. En février 2018, le gouvernement a signé un accord de paix avec 14 groupes armés, le septième du genre depuis 2012. 

Notre action en République centrafricaine

Nous intervenons en République centrafricaine depuis 2010 ; notre action consiste à soutenir les initiatives de paix citoyennes et à les relier aux processus de paix nationaux. En 2014, nous avons lancé la mise en place de 12 cellules locales de paix (CLP) à travers le pays. Ces CLP ont un rôle vital à jouer dans le rétablissement de la confiance entre différents groupes religieux et ethniques, d’une part, et entre les communautés, les autorités locales et les forces de sécurité d’autre part. Par ailleurs, elles permettent souvent de faire le lien entre les communautés et les groupes armés, en négociant des « zones sûres », en discutant des accords de paix ou en encourageant les combattants à déposer leurs armes. 

Après avoir constaté le succès de ces CLP avec le gouvernement centrafricain, le ministère des Affaires sociales et de la Réconciliation nationale a lancé en 2016 un projet pilote pour établir une structure nationale des CLP. 

Aux côtés de nos partenaires, nous aidons également les jeunes à développer les compétences pratiques qui les aideront à trouver un emploi ou à monter leur entreprise, leur offrant ainsi une autre perspective que l’enrôlement dans les groupes armés. En parallèle, nous formons aussi ces jeunes à la consolidation de la paix pour qu’ils deviennent des artisans de la paix et des médiateurs au sein de leur communauté.
 

Three men and a woman stand over a table and look closely at the documents there.

Notre centre de ressources compte de nombreux documents en français

Le partage d’expériences, de connaissances et d’analyses est indispensable à la consolidation de la paix.