L’historique du conflit dans la région du fleuve Mano
Dans la région du fleuve Mano composée de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, deux guerres civiles et deux crises politiques ont causé la mort de plus de 500 000 personnes et la destruction des institutions publiques.
Bien que les conflits armés soient officiellement terminés, les tensions restent vives, notamment dans les zones frontalières, et les appels à la transparence et à la responsabilité restent sans réponse. Ces pays voisins entretiennent de forts liens culturels et historiques, et la frontière entre la fin d’une nation et le commencement d’une autre est parfois difficile à délimiter.
Négocier la paix
Des accords de paix ont mis fin à la guerre en Sierra Leone en 2002 et au Libéria en 2003. Quant à la Côte d’Ivoire, malgré la signature en 2007 d’un accord de paix mettant un terme à quatre ans d’impasse politique et d’un conflit prolongé, elle reste profondément divisée. Les lourdes conséquences de ces conflits perdurent et nourrissent des discours politiques clivants de part et d’autre des frontières.
Pris en étau entre les frontières
Une fois les guerres terminées, les jeunes ont dû retourner dans les communautés frontalières où les perspectives de formation et d’emploi sont rares. Les jeunes privés de droits et les ex-combattants restent confrontés à une grave exclusion sociale, économique et politique.
En parallèle, des points de passage clandestins favorisent non seulement le trafic de drogue, de personnes et d’armes, mais aussi la violence criminelle. Les communautés frontalières sont exposées à l’insécurité et à la criminalité et doivent faire face aux difficultés d’un flux incontrôlé de réfugiés.
Notre action dans la région du fleuve Mano
Nous intervenons dans la région du fleuve Mano depuis 1996. En collaboration avec une variété d’ONG locales, nationales, internationales et d’organismes publics, nous veillons particulièrement à établir des liens et à favoriser le dialogue entre la société civile et les gouvernements, mais aussi entre les États eux-mêmes.
Depuis 2010, nous avons contribué à l’élaboration d’un réseau de 18 structures de consolidation de la paix, gérées localement et appelées « plateformes de district pour le dialogue » (PDD) dans les régions frontalières de la Côte d’Ivoire, de Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone. Ces plateformes œuvrent à résoudre les conflits locaux et font remonter les opinions et les préoccucations des populations frontalières auprès des pouvoirs régionaux et nationaux.
Durant l’épidémie d’Ebola qui a frappé la majeure partie de l’Afrique de l’Ouest, ces PDD ont joué un rôle vital en restaurant les relations entre les communautés, les survivants d’Ebola, le personnel médical et les autorités locales.