Conciliation Resources figurait parmi les 40 signataires d’une déclaration commune envoyée aux États membres de l’ONU sur l’adoption du nouveau cadre mondial pour la paix:
Le 70e anniversaire des Nations Unies a été marqué par l’adoption par les États membres de nouveaux accords ambitieux visant à “favoriser l’avènement de sociétés pacifiques, justes et inclusives, libérées de la peur et la violence” et à “appeler durablement l’attention de la communauté internationale à la pérennisation de la paix”, dans le cadre respectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des résolutions de consolidation de la paix A/RES/70/262 et S/RES/2282. Encouragé par la multiplication des défis mondiaux, ce regain d’intérêt pour la consolidation de la paix et la prévention des conflits violents est également visible dans les délibérations que l’ONU a menées dans une grande variété d’autres contextes à l’instar de l’action humanitaire, l’aide d’urgence aux sinistrés, la lutte contre le changement climatique, la prévention de l’extrémisme violent, le maintien de la paix et du respect des droits humains notamment les droits sociaux et économiques.
Si ces appels à porter une plus grande attention à la consolidation de la paix et à la prévention des conflits sont loin d’être nouveaux, ces actions réunies s’inscrivent dans un nouveau cadre normatif universel qui vise à instaurer la paix, la justice et l’inclusion dans tous les pays et à tous les niveaux, et dans la volonté de faire de ce mandat de l’ONU sous le coup d’une nouvelle impulsion en faveur de la paix un principe fondamental de l’ensemble du système onusien.
À l’approche de la 71e session de l’assemblée générale de l’ONU et de la nomination du nouveau Secrétaire général, le défi consiste maintenant à réaliser ce nouvel engagement prioritaire, à confirmer et généraliser ses principes, à mettre en œuvre ses idées dans nos propres pays et dans le monde entier et à financer les actions qu’il exige.
En tant qu’organisations vouées à la consolidation de la paix dans le monde entier, nous saluons ce nouvel engagement pris par les États membres. Nous exhortons la communauté internationale à prendre les mesures suivantes dans les semaines à venir:
- Accorder une place centrale à la politique de la paix: le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (ci-après dénommé le Programme 2030) a affirmé que la paix et le développement sont interdépendants. Ce concept fondamental doit désormais être intégré plus généralement dans l’élaboration des politiques de l’ONU, notamment celles axées sur le développement (telles que les prochaines négociations portant sur l’examen quadriennal complet [QCPR]), l’action humanitaire (dont le Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants, le suivi des engagements pris au Sommet sur l’action humanitaire et le Programme d’action pour l’humanité) et la consolidation de la paix. L’ONU ne sera à même d’agir sur la pérennisation de la paix que lorsqu’il y aura convergence de ses piliers relatifs à la sécurité, les droits humains et le développement.
- Mettre en œuvre la paix à l’échelle nationale: tous les pays se sont désormais engagés à être plus pacifiques, plus justes et plus inclusifs dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon de 2030. Nous invitons les chefs d’État et les gouvernements à mettre en valeur leurs efforts en la matière lors du prochain débat général. Nous encourageons les plans nationaux et les rapports sur les objectifs de développement durable à accorder toute l’importance nécessaire aux questions de paix, la paix qui figure au nombre des cinq 'domaines d’une importance cruciale' cités par les États membres en septembre dernier.
- Favoriser la paix dans le monde entier : le Programme 2030 appelle de ses vœux une gouvernance mondiale qui soit plus équitable et qui offre plus de soutien et de protection.En conséquence, nous préconisons que les décisions prises à l’échelle mondiale, qu’elles concernent le commerce, le crime transnational, les flux d’armes irresponsables, la politique fiscale, la paix et la sécurité (y compris le terrorisme), le soient d’une manière qui privilégie les perspectives et besoins locaux sur le long terme, respecte les principes « Do no harm » (signifiant littéralement « ne pas causer de tort ») et encourage la paix, la justice et l’inclusion d’une majorité sur le long terme, plutôt que les priorités à court terme d’une minorité.
- Soutenir le financement de la paix: le nouvel engagement des États membres en faveur de la paix et de la prévention doit maintenant se refléter dans une nette augmentation du financement stratégique à long terme tant local, bilatéral que multilatéral. Nous exhortons les États membres à apporter leur soutien financier à la Conférence des bailleurs de fonds du Fonds de consolidation pour la paix (FCP) et à veiller au suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue à Addis Abeba pour que les initiatives favorisant l’avènement de sociétés justes, pacifiques et inclusives soient financées comme il se doit.
- Protéger et soutenir l’inclusion de la société civile: l’inclusion de la société civile, y compris les associations de femmes et de jeunes, est cruciale pour promouvoir la paix partout, et à tous les niveaux. Pourtant, un peu partout dans le monde, les gouvernements vont dans la direction opposée, imposant de pénibles restrictions sur la capacité des organisations de la société civile à agir efficacement, à s’exprimer et à obtenir des financements. Nous enjoignons les États membres à renverser cette tendance et au système de l’ONU à modéliser l’inclusion dans l’ensemble de ses processus locaux et mondiaux.
Le directeur exécutif de Conciliation Resources, Jonathan Cohen, fait part de son 'Nouveau programme pour la paix' à l’occasion des célébrations du 15e anniversaire de FriEnt.